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Asfour Sta7
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19 octobre 2013

Eid el Kébir

Moutons

Le Eid est bien passé par là, impossible de le rater si vous étiez en Tunisie les jours autour du 15 Octobre 2013.

Cette fête est l'un des deux principales fêtes religieuses musulmanes, Eid el Kébir signifie "La Grande Fête", par opposition à Eid el Seghir, ou Eid el Fitr, qui signifie "La petite fête", et qui a lieu à la fin du mois de Ramadhan. Cette grande fête coïncide avec la période annuelle de pèlerinage à la Meque, un des cinq piliers de l'Islam

L'autre nom de Eid et Kébir est Eid el Adha, se traduisant par la fête du sacrifice. Ce nom vient du rituel majeur de cette fête: le sacrifice d'un mouton.

L'origine de cette fête et de ses rituels dans la tradition musulmane est façile à comprendre via l'article Wikipedia la concernant. le but de ce post est de décrire comment Asfour Sta7 l'a vécu.

Asfour Sta7 étant un petit oiseau qui passe son temps à migrer entre les contrées, il n'a pas eu l'occasion de vivre cette fête en Tunisie depuis des lustres. Et c'est une des raisons pour lesquelles il s'est penché avec beaucoup de curiosité sur la question.

La fête du sacrifice ne lui est pas anodine: des millions de petites (ou grandes) bêtes sont sacrifiées en un seul jour, la plupart du temps dans une ambiance joyeuse et festive. Asfour Sta7 en a conclu que les habitants de cette terre de Tunisie sont des carnivores affamés de chair fraiche, qui vont devoir consommer une grande quantité de viande de mouton, en un laps de temps très court. Sinon comment ils font les tunisiens pour faire rentrer tout un mouton dans leurs frigos? Pas très light tout ça. Passer la journée de la fête au crible s'impose.

Avant la fête:

Environ un mois avant la date de la fête, pleins de places publiques et terrains abondonnés se transforment en marchés improvisés pour vendre les moutons. Survoler ces marchés, appelés Ra7ba en tunisien, était fort exotiques: marchandage à longueur de journée, examen des bêtes sous toutes les coutures, des acheteurs qui s'y connaissent, ou d'autres qui font semblant, des enfants qui se baladent comme dans un zoo, les yeux grands ouverts et le regard perplexe. Cette année, se plaindre des prix anormalement exorbitants des moutons fut l'activité physique préférée des tunisiens: dans la rue, autour de la table, dans les émissions de radio, au journal télévisé. Bref, partout. Le prix d'un mouton moyen ayant atteint 2 à 3 Smics tunisiens! Les tunisiens vont-ils bondonner cette tradition, ou du moins menacer de le faire? absolument pas! au grand dam des petits moutons, sacrifice y aura, même s'il faut s'endetter. Une fois le mouton examiné, négocié et acheté, il faut trouver une solution logistique pour le ramener chez soi. Dans la plupart des maisons bénéficiant de jardin ou d'un bout de terrain, le mouton va être chouchouté, nourri, et les enfants vont pouvoir jouer avec.

Le jour J:

Le jour de la fête démarre par la prière collective à laquelle assiste les pratiquants autour de 7h du matin, suivi par une courte prêche. Le sacrifice du mouton ne peut avoir lieu avant la fin de cette prière.

De retour à la maison, ou au réveil pour ceux qui n'assiste pas à la prière, place au petit déjeuner en famille. Ambiance joyeuse, bercée par les émissions radio de circonstance. Juste après, une partie des tunisiens (hommes exclusivement) se transforme en boucher à domicile, l'autre partie font appel à un vrai boucher professionnel pour venir abattre le mouton à domicile. Ceux qui n'ont pas la chance d'avoir l'espace pour le faire à domicile, peuvent aller aux abattoirs municipaux. Commence alors un bal de corvées que partagent plus ou moins joyeusement les membres de la famille. Découpe de viande, nettoyage des abats et tripes (Dawara en Tunisien), préparation des Osbens, préparation des merguezs maison.. Un enchaînement militaire entrecoupé de pauses grillades et ragoûts succulents, avant de se poser pour un bon festin familiale.

Un des aspects les plus importants de cette fête c'est la solidarité avec les familles qui n'ont pas les moyens d'acheter leur propre mouton. Dans la tradition islamique, une partie de la bête sacrifiée (1/4 ou 1/3 peut être) doit être donnée aux nécessiteux. Règle plus ou moins observée selon les foyers

D'autre part part, la viande qui n'est pas consommée pendant la semaine de cette fête, pet être conservée sous 2 formes: soit congelées, soit fumées (Merguez et Kadid) de façon artisanales. 

En comparant le récit de son père du déroulement de cette fête il y a 50 ans, à ce qu'il vient d'observer, Asfour Sta7 ne voit pas beaucoup de changement. Cette fête traditionnelle a gardé son rôle d'occasion de rassemblement faliliale, autour de rites toujours pratiqués à l'ancienne.

Cette fête est pratiquée en Tunisie comme nul part ailleurs. Dans le mouton, tout est bon. Et surtout, rien n'est perdu! Une chose est sure: on peut la vénérer ou la detester, la fête du Eid el Kébir ne laisse personne indifférent.

Diaporama

 

 

 

 

 

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